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Dr Nadia Belaid : Prise en charge de la douleur
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Dr Nadia Belaid : Prise en charge de la douleur

Alfred de Musset a dit : « L’homme est un apprenti, la douleur est son maître et nul ne se connait, tant qu’il n’a pas souffert »

La douleur est restée longtemps méconnue ! Confronté à son ignorance, l’Homme se déroba en lui trouvant une vertu expiatoire ! L’évolution des connaissances et les progrès réalisés dans sa compréhension ont suscité un engouement sans pareil ces dernières années ; C’est un motif fréquent de consultation, dans toutes les spécialités, Il est donc devenu essentiel de lutter contre cette dernière, afin d’assurer une meilleure qualité de soins.

Il est devenue cependant un réel paradoxe, car malgré les progrès accomplis en matière thérapeutiques antalgiques, la réponse à une plainte douloureuse reste très insuffisante ;

 

Définition de la douleur 

La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelledésagréableliée à une lésion tissulaire existante potentielle ou décrite en des termes évoquant une telle lésion (Association Internationale de l’étude sur la douleur)

Elle est dite « Aigüe », lorsqu’elle apparait brutalement, c’est la douleur « Symptôme », elle a une fonction de protection, car perçue comme un signe d’alarme, « Ticket pour la survie » elle nous interpelle sur la présence d’une lésion, nous permet de poser un diagnostic et traiter ;

Cette douleur disparait après le traitement de sa cause ;

La douleur est « Chronique », lorsqu’elle persiste plus de trois mois, elle devient « Douleur Maladie » pas de fonction de protection, et contribue à la dégradation de la santé car difficile à soulager.

 

Il existe plusieurs types de douleurs :

Douleurs nociceptives : due à des lésions de tissus périphériques provoquant un excès d’influx douloureux, transmis par système nerveux Intact, Ex : Rhumatismes, cancers…

Douleurs neuropathies : due à un dysfonctionnement du système nerveux central ou périphérique ;

Ex : Neuropathie diabétique, Zona, Névralgie du trijumeau, etc. …

Douleurs psychogènes : dominées chez le sujet âgé par la dépression, ce type de douleur est à évoquer en dernier au terme d’examens cliniques et paracliniques.


Pourquoi doit-on évaluer la douleur ?

Evaluer pour mieux comprendre, et mieux traiter :

Il n’existe, hélas, pas de marqueur spécifique de la douleur- Elle est purement subjective !

Il n’y a pas de relation entre les lésions, et la douleur exprimée (Intensité)

Il existe plusieurs outils d’évaluation :

EVS : échelle verbale simple

EVA : échelle verbale analogique

EN : échelle numérique

Echelles comportementales pour les personnes ayant des troubles de la communication verbale

Il faut toujours réévaluer avec les mêmes outils que lors de l'examen initial, cela est très utile pour le suivi.

Le soulagement est le but principal de l'évaluation. Il peut être : nul, faible, modéré, important ou complet.

Traitement :

En 2018, avoir mal n'est pas normal !

Pourquoi est-il impératif de traiter la douleur?

  • Soulager le patient
  • Limiter les troubles comportementaux (troubles de l'appétit, du sommeil, anxiété,…
  • Surtout, meilleure qualité de vie.

Les armes thérapeutiques :

 

1. Thérapeutiques non pharmacologiques (ou non médicamenteuses) :

contribuent au "mieux être" du patient.

a. Bien être physique : kinésithérapie, acupuncture, massages,…

b. Bien être psychique : relaxation, psychthérapie, hypnose,…

 

2. Thérapeutiques médicamenteuses :

L'OMS en 1998 a proposé un protocole de prise en charge de la douleur en définissant trois paliers de prescription des antalgiques :

Palier 1 : Douleurs faibles à modérées

  • Paracétamol
  • Aspirine
  • AINS
  • Nefopam

Palier 2 : Douleurs modérées à moyennes

  • Codéine
  • Tramadol
  • Seuls ou associés au paracétamol

Palier 3 : Douleurs fortes à intenses

  • Morphiniques.

Adjuvants :

-Co-analgésiques :

  • Corticoïdes
  • Antidépresseurs
  • Antiépileptiques

-Autres spasmodiques  :

  • Spasfon
  • Débridat
  • Viscéralgine

-Myorelaxants

-Biphosphonates (acide zolédronique,…)

-Topiques locaux

 

Prise en charge de la douleur neuropathique :

Son diagnostic repose sur le questionnaire "DN4".

Le score est positif s'il est sup ou égal 4/10, sensibilité 82.9% spécificité 89.9%

La douleur neuropathique répond peu ou pas aux antalgiques usuels.

Cependant, plusieurs thérapeutiques peuvent être utilisées, seules ou combinées, selon la réponse au traitement :

-Antidépresseurs tricycliques

-IRSN (Inhibiteurs de la recapture de sérotonine et noradrénaline)

-Gabapentanoïdes

-Crèmes topiques

 

En conclusion :

La prescription et la verbalisation de la douleur sont très variables d'un individu à un autre, sa prise en charge doit être personnalisée.

Du temps et de la disponibilité sont nécessaires à l'établissement d'un bilan global, indispensable à une bonne prise en charge de la douleur chronique.

Dr Nadia Belaid, Médecin Généraliste à La villa du Traité (Arezki Kehal), annexe de l'hôpital de Britraria à El Biar.


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